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Matière brute 

Arpentage

VISITE INTRODUCTIVE

Aÿ-Champagne

Lundi 24 février 2020, 18h.

Notre première visite en Champagne commence par Aÿ :  nous y faisons un stop avant de rejoindre Villevenard où nous logerons cette semaine. À peine arrivées, nous nous dirigeons vers les vignes qui se dressent au fond du décor. Leur classement au patrimoine mondial de l'UNESCO est signifié par un petit panneau installé au creux de la pente du coteau. Nous suivons le petit circuit aménagé au milieu des rangs, jusqu'à arriver en haut de la colline. Le paysage viticole s'étend à nos pieds, on aperçoit Épernay au loin. La nuit commence à tomber, nous redescendons dans les rues. Elles sont désertes, peut-être parce que c'est lundi et que tout est fermé. Malgré les pittoresques maisons à colombages et les majestueuses Maisons de Champagne (dont beaucoup se dérobent néanmoins à la vue, cachées derrière d'imposants portails), notre première impression de la prestigieuse Aÿ est celle d'une bourgade un peu austère, où il n'y a pas grand chose à faire pour les visiteurs... 

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Rilly-la-Montagne

Mardi 25 février 2020.

Après avoir passé la nuit à Villevenard, nous fonçons au petit matin vers Rilly-la-Montagne, où nous devons retrouver N. pour visiter son exploitation. Nous traversons en chemin la forêt qui coiffe le haut des coteaux de la Montagne de Reims, au Nord de laquelle est implanté le village. Nous ne nous attardons pas beaucoup sur place après notre rendez-vous, nous sommes attendues à Villevenard pour d’autres rencontres. Notre courte visite nous permet tout de même une première appréhension du village : enclavé entre la vigne et le Parc Régional, celui-ci est très dense et présente une concentration d’exploitations viticoles frappante… 

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N., récoltant-manipulant

Récit

Villevenard

Mercredi 26 février 2020.

Après Rilly le matin et surtout Aÿ la veille, notre première promenade de jour dans Villevenard nous fait l’effet d’un électrochoc. La commune ne ressemble pas vraiment à nos précédentes destinations. On y repère très vite les stigmates des petites bourgades rurales désertées avec l’exode rural : plusieurs maisons sont abandonnées ou à vendre et le seul commerce semble fermé. L’école n’est plus en activité depuis plusieurs années. Malgré son caractère un peu fantomatique, la commune jouit d’un certain charme, notamment grâce à son grand nombre de constructions pittoresques qui feraient presque oublier les pavillons en parpaings à l’extrémité du village. Bémol à noter : on ne capte ici aucun réseau, ce qui doit décourager les quelques téméraires qui songeraient à s’installer si loin dans la Côte des Blancs.

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Madame B., maire de la commune

Récit
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E., récoltant-coopérateur

Récit
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DEUXIÈME VISITE

Aÿ-Champagne

Lundi 9 mars 2020.

Nous sommes de retour à Aÿ pour en rencontrer le maire et un architecte « du cru », implanté ici depuis une vingtaine d’années. Après nos entretiens, nous montons une nouvelle fois en haut des coteaux puis passons de l’autre côté de la crête, où nous découvrons une nouvelle série de collines striées de vignes où s’activent de petites camionnettes blanches. Ici, chaque coteau semble en cacher un autre ; nous avons du mal à imaginer que dernière cette succession infinie de petits massifs se trouve le « pays plat » des plaines agricoles.

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Monsieur L., maire de la commune

Récit
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L., architecte

Récit

Rilly-la-Montagne

Mardi 10 mars 2020.

Avant de rejoindre C. avec qui nous avons rendez-vous en début d’après-midi, nous mangeons au milieu des vignes. Il fait froid et il pleut, nous restons donc dans la voiture. Le paysage d’hiver est bien différent de celui des vendanges auquel nous sommes habituées : à la place des étendues verdoyantes, feuillues et grouillantes d’activité, nous nous confrontons aux ceps gris et secs, dont les sarments fraîchement coupés gisent au sol. Malgré son dépouillement, le décor de notre repas a quelque chose de majestueux. Les baguettes des pieds de vignes s’enroulent autour de leur fils métalliques et pointent toutes vers le sud ; de loin, on dirait des corps élancés dans un même mouvement.
Un train passe sur la voie qui surplombe les parcelles et vient rompre l’immobilité de notre tableau. C’est l’heure.

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C., vigneronne et oenologue

Récit
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B., vigneron en cours d'installation

Récit

Sur la route

Mercredi 11 mars 2020.

Sur la route de Blacy, nous traversons pour la première fois les plaines agricoles. À la sortie des coteaux, le paysage s’aplatit et s’ouvre subitement. Les champs s’étendent à perte de vue. La route file en ligne droite sur des dizaines de kilomètres, monotone. Les quelques infrastructures (silos, éoliennes, usines) qui se dressent le long de notre chemin nous paraissent géantes au milieu de ce paysage horizontal. Il fait plutôt beau ; la lumière qui filtre au travers des rares nuages crée des découpages étonnants sur le patchwork coloré des parcelles. Nous traversons quelques villages, mais ceux-ci sont austères, construits en ligne fine autour de la route. Hier, N. nous a raconté que le passage répété des camions causait des problèmes à cause des vibrations qu’ils provoquent ; ce doit être particulièrement le cas ici. 

Blacy

Mercredi 11 mars 2020.

Nous rendons visite à G. dans sa ferme, située à l’extrémité du petit village de Blacy. Devant l’entrée qui mène à l’exploitation, la route s’arrête net : des inondations bloquent le passage. G. nous raconte qu’il ne peut plus accéder à certains de ses champs depuis plusieurs semaines. Nous restons une grosse heure à discuter devant le hangar où il stocke son matériel agricole. Celui-ci aurait besoin d’une opération de rénovation : sa structure bois contraint trop l’espace intérieur et rend compliqué la circulation des machines. De manière générale, le village est assez étrangement mal adapté à l’agriculture, bien qu’un grand nombre d’exploitants y soient implantés : G. nous explique que l’étroitesse des rues contraint tous les déplacements et engendre parfois des conflits avec les riverains qui gênent le passage avec leurs voitures. Avant de partir, nous nous promenons rapidement dans le bourg : nous y repérons des maisons à colombages plutôt bien conservées. Un panneau devant l’église indique que le village, choisi comme point de ralliement par les Allemands durant la Seconde guerre mondiale, a été relativement épargné par les destructions.

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G., agriculteur

Récit

Villevenard

Mercredi 11 mars 2020.

Après Blacy, nous rentrons à Villevenard dont nous partons explorer les marais. Les inondations sévissent ici aussi : le ruisseau du Petit Morin, qui traverse le site, a atteint un niveau que même les anciens disent n’avoir jamais observé. Effectivement, les berges des étangs sont en partie recouvertes par l’eau, mais le chemin reste accessible et les vues qui s’ouvrent sur les coteaux d’un côté et sur étangs bordés de bouleaux de l’autre sont magnifiques. Nous ne croisons pas grand monde au début de notre promenade, à part un pêcheur et un poisson mort, flottant sur le bord d’un des plans d’eau. Avant de partir, nous apercevons un deuxième homme, venu en camion récupérer l’animal échoué.

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E., récoltant-coopérateur

Récit 2
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A., champenois expatrié

Récit

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À peine revenues dans le bourg, nous repartons avec E., qui nous emmène en camionnette sur le haut des coteaux. Nous restons là une bonne heure à discuter du paysage qui s’étend sous nos yeux. Ici, on voit vraiment la rupture entre champagne et plaines agricoles : les champs viennent mordre le bas des vignes puis glissent jusqu’à l’horizon. E. nous explique l’origine des différents coloris des parcelles (le orange indique la pulvérisation de glyphosate) et nous raconte l’histoire des quelques bâtiments qui ponctuent les surfaces plantées.

Villevenard

Jeudi 12 mars 2020.

Le lendemain, nous nous rendons à la coopérative viticole, dont E. est le président. Nous bénéficions d’une visite guidée jusque dans les moindres recoins du complexe, dont les infrastructures atteignent une échelle largement supérieure de celle des exploitations que nous avons pu voir jusqu’ici. Nous redécouvrons à cette occasion le profil du récoltant-coopérateur, bien différent de celui du récoltant-manipulant… 

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E., récoltant-coopérateur

Récit 3

Rilly-la-Montagne

Vendredi 13 mars 2020.

Après notre dernier rendez-vous de la semaine, nous quittons la Champagne depuis Rilly-la-Montagne. Après ce voyage immersif, le retour à Paris nous paraît irréel, d’autant que la crise du Covid-19 est sur le point de se déclarer sur le territoire. En nous arrêtant à la sortie du village pour prendre une dernière photo des coteaux, nous nous demandons quand nous pourrons retourner sur place pour collecter de nouvelles informations. Nous sommes le vendredi 13 mars, à trois jours du début du confinement...

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Récit

S., membre de la mission UNESCO

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Type de carte 

Frontières 

Clés de lecture

La carte est divisée par quartiers qui représentent les différents lieux de l’échantillon analysé. Ces quartiers sont proportionnés selon la superficie qu’ils occupent par rapport à la superficie totale (échelle de la commune). Deux autres cercles sont placés autour de la cible intérieure. Ils constituent les échelles plus larges : celle de l’intercommunalité et de la région. De ce fait, plus on se dirige vers l’extérieur du cercle, plus on se situe loin de l’échantillon de départ. Il s’agit d’une lecture par imbrications d’échelles.

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