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Positionnement 

Du périmètre au jeu d'acteur : la coopération comme vecteur de transformation résiliente ?

La déconstruction de la notion de périmètre et la prise de conscience qu’il n’existe pas une « échelle idéale » d’aménagement nous renvoie à l’hypothèse qui avait initié ce travail : il n’y a pas « un » territoire qui pourrait se réduire à des frontières géographiques, administratives ou économiques, mais des milieux mouvants, perméables, évolutifs qui naissent de l’enchevêtrement de nos trajectoires de vie et de celles de nos « espèces compagnes »[1]. La manipulation de ce « super-organisme » métamorphique ne saurait par conséquent être menée en vase clos par la promotion du retour au « local »… Mais si le territoire n’est plus, comment entreprendre les « chantiers » qui contribueraient à restaurer un meilleur équilibre sur le long terme, par une porosité assumée entre ses composantes et la valorisation de leurs richesses pré-existantes ? 
 

À ce stade de notre travail, nous émettons une nouvelle hypothèse : si le périmètre ne constitue pas un outil pertinent pour s’atteler aux enjeux que nous avons soulevés tout au long de notre diagnostic (à la fois risques et potentialités), c’est peut-être en creusant la question du jeu d’acteurs et de la coopération que nous sommes les plus susceptibles d’engager des dynamiques de transformation réellement structurantes et signifiantes. Car si le territoire n’est pas un « plateau » mais un « radeau » (avec lequel voguer de mouillage en mouillage), c’est bien sur la solidité des liens et sur leur souplesse qu’il s’agit désormais de s’appuyer… 

Ce positionnement nécessite d’engager une deuxième phase de travail sur les outils que nous pouvons déployer en tant qu’architectes pour participer à cette transition. Le « répertoire scientifique » et la « cartographie habitée » nés de la dissection critique de la « matière brute » constituent de bons instruments  d’analyse, qui permettent de décortiquer et de s’approprier en profondeur les enjeux territoriaux. Ils représentent également un support de communication et de sensibilisation intéressant : l’apprentissage de nouveaux codes de représentation qu’ils nécessitent au vu de leur complexité (notamment en ce qui concerne la cartographie habitée) peut directement participer au renversement de notre manière d’appréhender le territoire, en « donnant à voir » ce qui est ordinairement tu. 

Cet attirail présente néanmoins aussi des limites. D’abord parce que la cartographie habitée peine parfois à s’extraire des périmètres dont elle a contribué à souligner l’incohérence et que le répertoire présente une vision fragmentée du territoire alors que nous essayons d’accroître la conscience des phénomènes d’interdépendance dynamique qui le caractérisent. Si une lecture croisée de ces deux dispositifs répond en partie à cette problématique, la nécessité de mener plus loin notre exploration méthodologique demeure, notamment dans une optique de manipulation à la fois rétrospective (simuler) et prospective (stimuler).

Pour favoriser les processus coopératifs, l’invention d’un nouvel outil, à la fois fourni (rendant justice à la richesse des « récits » récoltés), appropriable et ouvert (capable d’évoluer avec la manipulation), parait donc nécessaire. 

 

[1] HARRAWAY Donna, Manifeste des espèces compagnes, éd. Flammarion 2019, 168 p. 

Annexes 

Positionnement : entre corpus et diagnostics de terrain

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Type de carte 

Frontières 

Clés de lecture

La carte est divisée par quartiers qui représentent les différents lieux de l’échantillon analysé. Ces quartiers sont proportionnés selon la superficie qu’ils occupent par rapport à la superficie totale (échelle de la commune). Deux autres cercles sont placés autour de la cible intérieure. Ils constituent les échelles plus larges : celle de l’intercommunalité et de la région. De ce fait, plus on se dirige vers l’extérieur du cercle, plus on se situe loin de l’échantillon de départ. Il s’agit d’une lecture par imbrications d’échelles.

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