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Du positionnement à la méthode : représenter pour défendre

La carte est-elle le territoire ?

Aujourd’hui, les satellites « offrent de la précision dans la géodésie, ils renseignent le contour des lignes, signalent les évolutions, révèlent les métamorphoses des territoires » mais « ils perdent cependant en récit, en assemblage d’histoire contées, en multiplicité des personnes et des narrateurs qui permettaient à la fois à la carte d’être une synthèse, à la fois unique et multiple. » p.6

« Il n’y a pas de progrès de la cartographie vers une précision de plus en plus forte ou vers davantage d’objectivité (...) mais des cartographies qui fournissent à des cultures diverses des visions du monde spécifiques, à des moments bien précis de l’histoire... »

La carte n’est alors plus un état fixe, mais « un état provisoire du monde, un outil de travail en évolution, constamment fabriqué par les vivants. » p.12

→ Est-ce que la carte est une représentation du monde, ou est-ce qu’elle le modifie et le fabrique en même temps qu’elle le dessine ? La carte précède-t-elle le territoire qu’elle représente, peut-elle être comprise comme le produisant ? 

« Chaque trait tiré sur une carte a une incidence sur le monde des vivants (par exemple les migrants ne peuvent pas traverser les frontières quand bien même celle-ci n’ont souvent pas d’existence physique réelle).

Engouement, besoin de dessiner des cadres pour délimiter un espace de protection, une enveloppe, alors même que cet espace nous échappe sans cesse parce qu’il est recouvert par d’autres / qu’il dépend des autres. 
« Le rôle de l’architecte-cartographe s’en trouve singulièrement transformé. Car il lui revient alors moins d’aménager un territoire que de chorégraphier les mouvements des vivants. L’architecte-bâtisseur pensait en termes de visibilité, de symboles, de repères, de marqueurs ; il voulait marquer l’espace, faire monument, organiser l’espace pour organiser les hommes. L’architecte-chorégraphe s’intéresse aux circulations des vivants, ne conçoit pas l’espace en dehors des formes de vie qui le constituent. », p.14

→ ARÈNES Alexandra, GRÉGOIRE Axelle, AÏT-TOUATI Frédique, Terra forma, Manuels de cartographies potentielles, éd. B42, 2019, 192p.`

 

« Nos visualisations de la Terre sont fondées sur d’anciennes images cartographiques conçues comme un "outil de colonisation", une manière d’écrire le récit d’une conquête où le civilisé s’empare de territoires soi-disant "vides" mais qu’il s’agit en fait toujours de vider, car ils sont peuplés. »

→ VIDALOU Jean-Baptiste, Être forêts - Habiter des territoires en lutte, éd. La découverte, 2017, p.81.

« (…) ne disposant pas des prothèses ou des supports matériels que nous avons inventés pour la stocker, les anciens savaient mieux que nous que la qualité de leur mémoire vive dépendait de leur capacité à concevoir, agencer et aménager l’espace de leurs représentations, car on ne développe jamais aussi bien la faculté de créer, d’entretenir et de conserver une chose que lorsque celle-ci, fragilisée à l’extrême, frappée de rareté ou d’extinction, menace à tout instant de s’évaporer. »
→ MAROT Sébastien, L’art de la mémoire, le territoire et l’architecture, éd. La Villette, coll. Penser l’espace, 2010, p.7.

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« L’atlas introduit dans le savoir la dimension sensible, le divers, le caractère lacunaire de chaque image, le multiple, l’hybridité de tout montage. L’imagination n’est pas une fantaisie personnelle ou gratuite, c’est une connaissance traversière qui permet de percevoir “les rapports intimes et secrets des choses, la correspondance ou les analogies. » 

On n’y cherche pas le sens d'une chose, mais le lien qu’elle entretient avec les autres choses du monde... 

 d'après DIDI-HUBERMAN Georges, "L’inépuisable, ou la connaissance par l’imagination". 

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« In our consumer society, mapping has become an activity primarily reserved for those in power, used to delineate the “property” of nation states and multinational companies. »

« For [some people, map] is an almost magical chance to see what oseraies is hidden : the relationship of hill to forest to settlement to ruin (…) for yet others, maps unravel the mysteries of the present and future of place through the depiction of fixed and flowing energy layered in patterns of opportunity. » p.1

→ ABERLEY Doug (dir.), Boundaries of home : Mapping for local empowerment, éd. New Society, 1993, p.3-4.

TOPOS : immobile, accueille des éléments mobiles
= « lieu cartographiable »

CHORA : (campagne) lieu dynamique, « lieu investi » (Derrida), échange avec les choses...
= « lieu existentiel », p.44

« L’échelle, c’est un port qui ne s’ouvre, et ne permet alors de faire voile vers d’autres mondes, qu’à partir du moment l’on reconnaît que l’un n’est pas le multiple, et que le multiple n’est pas l’un ; c’est-à-dire que la carte n’est pas le territoire », p.92

→ BERQUE, Augustin, L’écoumène : introduction à l’étude des milieux humains, éd. Belin, 2000, 446 p.

Type de carte 

Frontières 

Clés de lecture

La carte est divisée par quartiers qui représentent les différents lieux de l’échantillon analysé. Ces quartiers sont proportionnés selon la superficie qu’ils occupent par rapport à la superficie totale (échelle de la commune). Deux autres cercles sont placés autour de la cible intérieure. Ils constituent les échelles plus larges : celle de l’intercommunalité et de la région. De ce fait, plus on se dirige vers l’extérieur du cercle, plus on se situe loin de l’échantillon de départ. Il s’agit d’une lecture par imbrications d’échelles.

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