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Résurgences vernaculaires

Maison à colombages

On rencontre dans de nombreux villages de Champagne des maisons à colombages, qui font partie du patrimoine vernaculaire de la région. Cette typologie se caractérise par une armature en chêne faite de poutres équarries (section carrée), que les ouvriers des scieries façonnaient à la hache pendant l’hiver. Après un séchage soigné du bois en atelier (forme de préfabrication), les éléments étaient assemblés sur site pour former une vaste cage de bois reposant sur un sous-bassement de briques cuites, de moellons ou de pierres de taille (socle indispensable pour protéger la structure de l’érosion dues aux remontées d'eau). Les intervalles de l'ossature-bois étaient remplis par un mélange de terre sableuse et de paille ou de foin. Les murs étaient ensuite recouverts d’un enduit de terre, de chaux et de bourre (crottin) et les toits (à faible inclinaison) de tuiles plates ou romaines.

Ces maisons sont représentatives d’une économie rurale en « circuit court », les « industries » répondant aux impératifs constructifs (besoin de logements, d'infrastructures, de bâtiments fonctionnels, etc) par des moyens géographiquement ancrés (disponibilité des matériaux, proximité avec les gisements). En Champagne, la présence d’importantes forêts de chênes a en effet orienté la construction vers les  maisons en pans de bois. Dans la Brie, les sols argileux ont favorisé le remplissage en torchis. De la même manière, les tuiles pour les couvertures et les briques pour les soubassements ou les encadrements d'ouvertures étaient généralement produites sur place. De nombreux villages possédaient leur propre tuilerie ou briqueterie.

La construction de maisons à colombages s’est perpétuée jusqu’à la Grande Guerre. Un siècle plus tard, celles-ci tendent néanmoins à disparaître. Après les destructions par bombardements lors de la guerre, c'est aujourd'hui le manque d'entretien qui les menace : il devient en effet rare de trouver des ouvriers qualifiés pour les maintenir en l'état ou les rénover, la standardisation des matériaux et des formes architecturales engendrant la disparition des savoir-faire traditionnels... 


Cette typologie constitue pourtant un élément fort de l'identité territoriale champenoise et les chantiers de restauration ou de réhabilitation qu'elle pourrait occasionner dans un contexte de remise en question du paradigme architectural (et plus largement, des modes productifs de notre société), laissent entrevoir des opportunités sociales, économiques et écologiques non négligeables (revalorisation d'un paysage signifiant, formation par la participation, re-dynamisation de filières locales, construction sobre à faible impact carbone, etc). 

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AUJOURD'HUI
BÂTI UNIFORMISÉ

Prédominance constructive : matériaux génériques, préfabrication... 
Formes architecturales courantes : pavillons, maisons catalogue... 
Dynamique des centre-bourgs : vacance du bâti ancien vs. construction de lotissements, disparition des services locaux.

APRÈS-GUERRE (POST 1945)

RECONSTRUCTION 

Urgence du relogement, impératifs économiques, avancées techniques (préfabrication, béton, etc.). 
Uniformisation, abandon progressif des matériaux biosourcés, disparition des filières locales et des savoir-faire traditionnels. 

GUERRES MONDIALES (XXe)

DESTRUCTION
Bombardements, disparition d'une grande partie du patrimoine. 
Traumatisme pour les habitants, apparition du complexe de la « Champagne moche ». 

PRÉ-XXe
CONSTRUCTION TRADITIONNELLE 

Prédominance constructive : matériaux locaux (contextes régionaux) et peu transformés (bois, pierre, brique, terre, etc). 
Formes architecturales courantes : architectures vernaculaires typologiquement identifiables (usages) 
Dynamique des centre-bourgs : diversité des activités (commerces, services)

Palimpseste associé

Tissu bâti 

Type de carte 

Frontières 

Clés de lecture

La carte est divisée par quartiers qui représentent les différents lieux de l’échantillon analysé. Ces quartiers sont proportionnés selon la superficie qu’ils occupent par rapport à la superficie totale (échelle de la commune). Deux autres cercles sont placés autour de la cible intérieure. Ils constituent les échelles plus larges : celle de l’intercommunalité et de la région. De ce fait, plus on se dirige vers l’extérieur du cercle, plus on se situe loin de l’échantillon de départ. Il s’agit d’une lecture par imbrications d’échelles.

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© Margaux Duroussay, Amélie Lorgeoux, Capucine Madelaine

ENSA Paris-Belleville - PFE Architecture de reconquête : Cyril Ros et Armand Nouvet, avec Marie Defay et David Albrecht

 

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